Drone et conservation de la nature : le ruisseau se fait Brault

Quand on pense aux drones, on pense souvent aux utilisations qu’on en fait dans le domaine de la sécurité ou de la guerre. Toutefois, depuis quelques années, la photographie par drone a fait tourner la tête des défenseurs de la nature. Chose certaine, elle a fait tourner la tête de Ruisseau Jackson Aire Naturelle Protégée (RJANP) une association citoyenne en conservation de la nature qui œuvre dans les Laurentides.

L’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt

Nous sommes le 14 mai 2022 et Martin Gauthier, Vice-président de Ruisseau Jackson (RJANP) se lève à l’aurore pour rencontrer Bernard Brault, photographe de presse québécois spécialisé en sports et en voyages. Maintes fois primé, Bernard Brault exerce son métier avec passion depuis 45 ans et est devenu l’un des photographes de presse les plus connus au pays. « Son intérêt pour l’association est un honneur souligne Mathieu Régnier, Président de Ruisseau Jackson (RJANP) et je remercie Martin Gauthier d’avoir piloté ce projet au nom de tous nos membres ».

L’objectif de la rencontre est de mettre au profit de la conservation de la nature une toute nouvelle passion pour Bernard Brault : la photographie par drone. Dans l’esprit du Conseil d’administration de Ruisseau Jackson, l’utilisation de drone permet de constituer une banque d’images pour connaître l’état du site sur le plan du couvert forestier. Mathieu Régnier explique : « nous cherchions à obtenir des visuels comme référentiels afin de pouvoir comparer la situation actuelle avec celle des années à venir alors que l’ensemble résidentiel explose dans la MRC des Pays-d’en-Haut, dans la MRC d’Argenteuil et dans toute la région. »

 

Vue à vol de paruline des ruisseaux (oiseau emblème de l’association) au dessus du lac Seale, 14 mai 2022. Photo Bernard Brault. 

Un objectif plus que documentaire

Les photos et vidéos que l’association a maintenant entre les mains permettent de visualiser comment les riverains entretiennent leurs terrains dans la bande riveraine, de comprendre l’importance des sommets dans l’équilibre écologique du secteur, de voir les barrages de castors en place, les zones profondes et moins profondes du ruisseau et même les zones d’ensablement. Les arbres n’ayant pas encore de grosses feuilles en cette saison, il est aussi possible de mieux comprendre la topographie du territoire d’intérêt.

Pour Ruisseau Jackson (RJANP), c’est une manière de contribuer aux efforts de conservation des municipalités et des groupes de citoyens avec qui l’association collabore. « Même un groupe comme Abrinord (l’organisme de bassin versant de la rivière du Nord) s’est montré intéressé par notre projet et c’est compréhensible dit Mathieu Régnier puisque l’on sait que les zones humides et zones boisées qui entourent les cours d’eau assurent leur protection. » Il faut savoir que cette année encore, Ruisseau Jackson (RJANP) collabore avec Abrinord pour l’échantillonnage de l’eau sur diverses stations entre le lac Anne et la rivière à Simon.

Petite équipe de pilotes en herbe sous la supervision du vrai pilote et photographe, Martin Gauthier de Ruisseau Jackson (RJANP).

Quand préservation du paysage rime avec protection de la nature

Outre l’objectif documentaire de l’opération, il est indéniable que la beauté des images captées par Bernard Brault fera réaliser la préciosité de cette zone unique alors qu’à quelques kilomètres, des projets domiciliaires grugent un des derniers bastions naturels de la région. L’étalement urbain ne recule pas et avec celui-ci, plusieurs enjeux environnementaux et de qualité de vie. La région est en pleine expansion démographique est le niveau d’artificialisation des sols s’accélère de manière inquiétante. Face à ce constat, Ruisseau Jackson (RJANP) considère la problématique de la sobriété foncière au cœur de son engagement en matière d’aménagement responsable du territoire.

Les drones excellent du point de vue de la conservation pour diverses raisons et notamment par leur capacité à accéder à des régions protégées ou éloignées. Grâce à leur conception, les drones peuvent capturer des images aériennes en haute résolution et des séquences filmées en haute définition. C’est une manière unique d’observer les milieux naturels. Surtout, les drones deviennent de plus en plus sophistiqués à mesure que la technologie progresse. De nombreux modèles peuvent maintenant voler pendant plusieurs heures. Celui utilisé par Bernard Brault a couvert un territoire impressionnant.  

Prochains vols d’ici 2024 

« À bien des égards, les drones sont l’outil parfait et ils arrivent au bon moment pense Mathieu Régnier ; avec la diminution des habitats, les défenseurs de l’environnement ont plus que jamais besoin d’aide et les drones sont susceptibles de jouer un rôle de plus en plus important dans l’étude et la protection de l’environnement – ce projet, c’est notre modeste contribution et nous aurons déjà atteint notre objectif en montrant à ceux et celles qui ne le réalisaient pas, à quel point le site est magnifique et fragile. »

À l’occasion du vol par drone du 14 mai 2022, une courte vidéo a été produite par Bernard Brault (musique par : Adrián Hernández / Clear Perceptions Studios / © 2017 – tous droits réservés).

Ruisseau Jackson compte continuer à utiliser le drone pour l’aider à atteindre sa mission au cours des années à venir.

Ruisseau Jackson, au dessus des premières cascades en amont du lac Écho, 13 mai 2022. Photo Bernard Brault. 

Vue aérienne secteur de la réserve naturelle Ruisseau Jackson, 14 mai 2022. Photo Bernard Brault. 

Ruisseau Jackson vers le lac Seale, 14 mai 2022. Photo Bernard Brault. 

Ruisseau Jackson, vue aérienne secteur de la réserve naturelle Ruisseau Jackson, 14 mai 2022. Photo Bernard Brault. 

Vue à vol d’oiseau. Cascades du ruisseau à proximité du lac Écho. Photo Bernard Brault. 

Ruisseau Jackson, vue aérienne secteur de la réserve naturelle Ruisseau Jackson, 14 mai 2022. Photo Bernard Brault. 

Ruisseau Jackson, vue aérienne secteur de la réserve naturelle Ruisseau Jackson, 14 mai 2022. Photo Bernard Brault. 

Lac Écho, le plus important plan d’eau du territoire d’intérêt avec vue vers le sud sur le ruisseau Jackson qui fournit environ 65% de l’eau de ce lac, 14 mai 2022. Photo Bernard Brault. 

Lac Écho, le plus important plan d’eau du territoire d’intérêt, 14 mai 2022. Photo Bernard Brault.